mercredi 5 juin 2019

Avortement

Introduction


De tous les sujets à débat que je pourrais aborder, celui-ci m'est le plus cher. D'abord parce qu'il aborde un problème qui pourrait bien être le pire mal de notre époque. Ensuite parce qu'il soulève d'innombrables phénomènes de société.
Autant le dire tout de suite, je suis un ferme opposant à l'avortement. Je tâcherai de travailler avec honnêteté et en toute transparence, mais mon point de vue est sans équivoque.

Avertissement


Je vais traiter ici un sujet difficile, ayant des implications concrètes dans la vie de bien des personnes. Mes propos pourront choquer ou blesser, surtout les personnes ayant vécu un avortement. Choquer ou blesser ne seront à aucun moment mes buts. Mon but est de montrer en quoi l'avortement est un problème, et d'ensuite le montrer dans toute sa gravité.
Mon ton sera parfois incisif, voir sarcastique. En effet, devant le ridicule de certains arguments qui me sont opposés, il convient parfois en les réfutant de mettre en lumière le grotesque et le culot qu'il faut pour oser les avancer.
Sachez cependant que si j'attaque sans pitié ni réserve des propos ou des actes, je ne me permet aucune animosité ni jugement envers les personnes. Je n'ai aucun à priori sur vous, que vous soyez de près ou de loin lié à une histoire d'avortement, et vous accorde le même respect que je dois à tout homme ou femme.
Je ne mettrai pas dans cet article de photo d'un embryon montrant à quoi il ressemble à 12 ou à 24 semaines afin de vous montrer concrètement à quoi l'avortement met un terme. Je ne chercherai pas à convaincre en faisant appel à l'émotionnel ou au sentimentalisme. Je ferai appel à votre raison et à votre intelligence.
Je termine cet avertissement en écrivant que je ne suis aucunement spécialiste en la matière. Je ne suis ni médecin ni gynécologue, je ne travaille pas dans un centre de planning familial, et je ne suis même pas une femme. Ce que je partage ici n'est pas éclairé par l'expérience ni par de longues études. Ce sont simplement mes réflexions personnelles.


Entrée en matière


J'avais depuis bien longtemps l'intention d'écrire un article sur ce sujet. Ce qui m'a décidé à le commencer aujourd'hui ont été de récents articles que j'ai pu lire, et qui concernaient la proposition de sortir l'IVG du code pénal en Belgique.
Dans ces articles émanant de divers centres de planning familial, on se plaint notamment que le délai de 12 semaines de grossesse pour pouvoir avorter n'a pas été élargit, et que le délai de réflexion n'a pas été réduit, voire supprimé.
https://www.planning-familial.org/communiques-presse
http://www.sips.be/blog-post/depenalisation-de-livg
http://www.planningsfps.be/federation/publications/Pages/Communique.aspx

J'aurais dû être choqué de voir la vie humaine traitée avec tant de froideur et de détachement.
Penser, qu'une question aussi cruciale que la vie humaine, qu'un enfant potentiel ne mériterait donc pas même un délai de réflexion de 6 jours.
6 jours pour décider du sort d'une vie entière, c'est apparemment trop pour certains.
J'aurais dû être choqué mais je ne l'ai pas été. Je n'ai pas même été surpris. Je suis habitué aujourd'hui à lire et entendre des propos horribles pour la dignité humaine, dangereux pour la vie elle-même, remplis d'incohérence, d'hypocrisie et d'égoïsme.
J'aurais dû être choqué.
On devrait tous l'être. Quelque chose se passe aujourd'hui; quelque chose de malsain et répugnant qui atteint les consciences, et les capacités de réflexion. Quelque chose qui nous habitue à tous les sacrifices, fût-ce des choses les plus sacrées au nom de notre propre personne, de notre confort personnel, de notre égo.
Moi j'ai peur de ne plus avoir peur. Je suis choqué de n'être plus choqué.


Définitions et faits


Tout le monde sait ce qu'est un avortement.
Reprenons néanmoins la définition de Wikipédia qui en vaut bien une autre, et qui nous permettra de partir ensemble sur la même base :

L’avortement se définit comme l'interruption du processus de gestation, c'est-à-dire du développement qui commence à la conception par la fécondation d'un ovule par un spermatozoïde formant ainsi un œuf, qui se poursuit par la croissance de l'embryon, puis du fœtus, et qui s'achève normalement à terme par la naissance d'un nouvel individu de l'espèce. Cette interruption peut être provoquée ou spontanée.

Il est évident que le présent article que j'écris cible uniquement les interruption du processus de gestation provoquées, et non les interruptions spontanées qui ne sont pas le fait d'un acte volontaire.

Où en sommes-nous actuellement ? À combien estime-t-on le nombre d'avortements par an en Belgique, dans le monde ?
Concernant la Belgique, il semblerait qu'aucune mesure ne soit plus disponible depuis 2011.
En 2011 donc, 19578 interruptions volontaires de grossesse ont été recensées en Belgique, ce qui en fait +/- 53/jour.
Je pose ici un petit bémol :  les avortements recensés sont évidements ceux ayant eu lieu dans des centres spécialisés ou des hôpitaux. Or, les moyens de contraception utilisés aujourd'hui sont pour beaucoup également potentiellement abortifs (pilules du lendemain, mais aussi stérilets, implants, certaines pilules,...). Autrement dit, au nombre de 19578 doit être ajouté un autre nombre d'avortements inconnus qu'il m'est impossible d'évaluer mais qui pourrait bien être important au point de largement dépasser le nombre d'avortements connus. Ces avortements se font dès le début de la grossesse et se passent dans l'ignorance et l'indifférence des parents.

Mais ici se pose un problème. LE problème en réalité. Quand parle-t-on d'avortement ? À partir de quel stade ? Et à partir de quel moment l'être que l'on voudrait supprimer peut-il être qualifié d'humain ?
J'en reviens à la définition de Wikipédia qui est sans équivoque. Dès la rencontre entre un spermatozoïde et un ovule, formant ainsi un œuf (conception), une interruption, provoquée ou non sera qualifiée d'avortement.
Jusqu'ici les choses restent donc bien claires. Elles le sont moins lorsqu'on veut savoir si ce fœtus, embryon ou œuf est un être humain.
Car à partir du moment où il en est un, l'avortement provoqué correspondra alors à une autre définition Wikipédia :

Un assassinat est un meurtre commis avec préméditation. Depuis que le droit pénal existe, cet acte est considéré comme le plus grave des crimes contre la personne et pour lequel les peines sont les plus sévères, comme l'emprisonnement à perpétuité ou la peine de mort.

Savoir à partir de quel moment l'on a affaire à un être humain est une question complexe et j'y consacrerai un chapitre entier. Je veux cependant déjà faire part de ma surprise quant à la légèreté avec laquelle on pose ces limites temporelles à partir desquelles on ne peut plus avorter.

En Belgique et en France, la limite est de 12 semaines, elle est de 10 semaines en Italie; au Maroc elle est interdite et punissable; elle est de 22 semaines aux Pays-Bas; en Angleterre c'est 24 semaines, en Chine l'avortement est encouragé et 55% des chinoises en auraient subie; au Brésil l'avortement est interdit sauf dans certains cas graves... Il n'y a donc aucune cohérence entre les pays et on en viendrait à penser qu'on devient humain plus rapidement dans certains pays que dans d'autres.

Remarquons qu'en l'Angleterre - le pays que j'ai cité ayant la limite la moins restrictive - l'avortement en possible alors que la moitié de la grossesse est largement passée. À ce stade, le fœtus est tellement développé qu'il est possible d’interagir avec lui par la parole ou par le toucher sur le ventre de la maman. Notons également que la limite pour qu'un prématuré soit viable étant de 22 semaines, il l'a dépassée depuis 14 jours.
Remarquons aussi que le nombre de semaine varie encore dans un même pays, suivant que la mère soit en détresse ou pas. En Belgique, la notion de détresse est définie et documentée (voir mes sources), et comporte notamment le cas où l'enfant à naître serait trisomique. Je pense qu'il s'agit là d'une grave discrimination se basant sur une espèce d'élitisme - où certains humains sont naturellement meilleurs ou pires que d'autres - rappelant les idéologies des périodes les plus noires de l'histoire humaine. Je ne vois pas comment défendre qu'on puisse avorter plus tardivement d'un enfant trisomique que d'un autre enfant autrement qu'en établissant une espèce d'hiérarchie dans laquelle sa valeur humaine serait moindre.

Autre chiffre : le délai de réflexion. En Belgique, un délai obligatoire dit "de réflexion" de 6 jours doit être observé entre la première rencontre médicale et l'acte d'avortement. En France il était de 7 jours mais a été supprimé en 2016.
Je ne manquerai pas d'utiliser ces chiffres au long de mon développement afin de souligner quelle importance on accorde à une décision si capitale, liée directement à la vie humaine, et qui devrait être mûrement réfléchie mais qu'on voudrait pouvoir faire aujourd'hui pratiquement sur un coup de tête.


La vie humaine ?


Et voici LA question. La seule qui importe d'ailleurs. Car si le bébé, le fœtus, l'embryon, l’œuf sont humain en nature et en qualité, alors l'avortement correspond parfaitement à la définition de l'assassinat qui est l'acte le plus grave qu'il soit possible de commettre et puni le plus sévèrement par la loi. Or donc, si ce petit amas de cellule est humain, non seulement les coupables sont en infraction grave, mais la loi elle-même est paradoxale et plus gravement coupable encore que les individus.

L'humain


Pour bien démarrer la question, il faut d'abord s'entendre sur ce qu'est un être humain.
Or cette question est si vaste que l'on pourrait lui consacrer des ouvrages entiers; on l'a d'ailleurs fait.
La question peut en effet être abordée sous divers angles, par exemple de façon biologique, historique ou philosophique.
Je pourrais cependant établir une définition de l'être humain, reprenant d'ailleurs ces trois points de vue : biologique, historique et philosophique; en écrivant ceci :
"Un être humain est un être existant ayant un passé et un avenir d'être humain".
Nous excluons ainsi de facto l'ensemble des animaux, mais aussi les personnes décédées (qui étaient humaines mais ne le sont plus) et même les personnes à venir (qui seront humaines mais ne le sont pas encore). Et cette définition ne manque cependant pas de rassembler absolument chaque individu de notre espèce sans en exclure aucun.
Ainsi donc, si ma définition pèche certainement par manque de précision, elle a néanmoins le mérite d'être parfaitement exacte.

NB : Je reconnais que définir l'humain à partir de son histoire humaine n'est pas une définition cohérente puisque pour définir une histoire humaine il faudrait définir l'humain et on reviendrait à la case départ. Cette définition n'en est donc pas une à proprement parler puisqu'elle ne définit pas parfaitement son sujet. Heureusement, ce n'est pas important dans le cas qui m'occupe. J'admets qu'elle soit incomplète, l'important étant qu'elle soit vraie. Or elle est d'une telle logique et d'une telle simplicité qu'elle est vraie de façon évidente.

Cette définition étant essentielle pour la suite de mon développement, et étant utilisée à plusieurs reprises, je vous propose d'interrompre ici votre lecture et de la relire. Appropriez-la-vous et admettez chacun de ses termes, ou rejetez-la si vous y trouvez des erreurs. Si vous deviez la rejeter, je vous invite alors à arrêter votre lecture et à me contacter afin de me proposer vos corrections. J'estime que continuer votre lecture sans admettre cette définition n'aurait pas beaucoup de sens.

Tuer


Puisque je tente de prouver que l'avortement n'est rien moins qu'un assassinat en bonne et due forme, je dois donc également me pencher et apporter mes réflexions sur le terme "tuer".
Qu'est-ce que tuer ? Je pense que l'on peut sans risquer de se tromper dire que tuer, c'est interrompre l'existence d'un être vivant et supprimer son futur.

Tuer un être humain


Rassemblant ces deux courtes réflexions, j'en peux conclure que tuer un être humain, c'est interrompre son existence et activement supprimer son futur d'être humain.
Si vous me tuez, l'effet concret sera d'interrompre mon existence et d'ainsi me priver des années prochaines qui m'avaient été accordées. C'est bien ici que se trouve le cœur de l'acte de tuer. M'ôter la vie, c'est m'ôter la suite de mon existence. La souffrance de la victime, la souffrance de ses proches ne sont que des dommages collatéraux - souffrances insupportables certes - mais effets secondaires néanmoins. L'effet immédiat dont découle les autres, c'est bien que par votre faute mes jours se sont arrêtés et que j'ai été privé de chaque expérience, chaque rencontre, chaque pensée, chaque émotion et sentiment, chaque instant de bonheur et de malheur qui me restaient à vivre.


Tuer un embryon


L'on peut sans risquer de se tromper utiliser l'expression "tuer un embryon" même si on ne lui reconnaît pas encore de qualité humaine; puisque l'on peut aussi bien tuer un singe, un chien ou même un insecte ou une plante. Faire mourir un être vivant, c'est le tuer, et l'embryon étant indéniablement vivant, l'avortement consiste bien à le tuer. Il ne s'agit pas encore d'un acte grave puisque des milliers d'êtres vivants sont tués chaque seconde par d'autres êtres vivants sans que cela n'émeuve personne.
L'on parlera d'acte grave si tuer cet embryon revient à tuer un être humain.

Or donc, si tuer un être humain, c'est le priver de son existence humaine et de son futur d'être humain, comment éviter d'appliquer cette définition à l'avortement ? Avorter, n'est-ce pas priver l'embryon de son avenir d'être humain ? N'était-il pas amené à se développer comme tout un chacun, prendre forme et intelligence et devenir un jour un enfant puis un adulte ? N'est-ce pas ce qui se serait naturellement passé, sauf circonstance exceptionnelle, si l'on n'avait pas mis un terme à son histoire ?
Qui parmi mes détracteurs aurait la fantaisie de soutenir qu'un embryon, né de la rencontre entre un spermatozoïde et un ovule humains pourrait devenir à terme autre chose qu'un humain ? Chacun conviendra avec moi qu'il n'y a que dans les comptes de fée qu'un crapaud devient homme et qu'un homme devient cygne. Dans le monde réel, un humain engendre un humain.
Ainsi, en tuant un embryon, c'est bien un futur humain qui est annihilé et jeté au néant. C'est bien un homme qui ne verra pas le jour.

L'embryon est humain


"Si votre mère avait avorté, vous ne seriez pas là"


Je voudrais continuer sur ma lancée et retomber ainsi sur un argument utilisé mainte et mainte fois tant il est logique, simple et évident. Il ne lui manque comme vertu que de convaincre ses opposants, mais on ne peut le lui reprocher puisqu'il est impossible de convaincre les personnes de mauvaises foi.
Cet argument donc revient à dire : si votre mère avait avorté, vous ne seriez pas là.
C'est parce qu'il renvoie l'opposant à sa propre existence que cet argument est fort, et paradoxalement c'est pour cette même raison qu'on le critique. En effet, ne pouvant l'affronter de face tant il est juste, ceux qui doivent y répondre en critiquent la nature et préfèrent se retrancher derrières de pathétiques : "c'est un peu facile d'attaquer directement les personnes" ou encore "ça n'a aucun sens, ça n'a rien à voir" qui dans le fond n'apportent rien, ne prouvent rien, mais permettent à la personne de s'indigner et de clore la conversation sans perdre la face complètement.
Mais pour une personne honnête et disposée à discuter sereinement et de façon constructive, que répondre ?
N'est-il pas parfaitement évident pour l'opposant que si sa mère avait avorté, il ne serait jamais venu au monde ?
Est-il moins évident que ce qui s'applique à lui s'applique de la même façon à chaque individu existant sur Terre ?
Et enfin, peut-on nier le fait ironique que, si ces embryons avortés n'avaient pas été tués, on aurait pu un jour leur dire exactement la même chose : que si leur mère avait avorté ils ne seraient pas là. Et peut-être auraient-ils été pro-choix et auraient répondu crânement que non ça n'a rien à voir, afin de ne pas perdre la face. Mais malheureusement ils ne sont pas là pour discuter aujourd'hui car il a été décidé de mettre fin à leur existence prématurément.
J'attends qu'on me réponde sur ce point, mais on ne le peut pas. C'est la force des arguments simples : ils tirent leur logique du bon sens et s'y opposer revient à avoir l'air d'un idiot incapable de comprendre des évidences.


Remonter dans le temps


L'avortement est permis à 12 semaines en Belgique, 24 semaines en Angleterre, et il est interdit au Maroc. Pourquoi ?
Parce que chaque pays évalue à sa convenance à partir de quel moment on prend le risque de tuer une personne humaine. Et ici chacun y va de son point de vue. J'entends même parfois certaines personnes avancer qu'on devrait pouvoir avorter jusqu'à ce que le fœtus soit autonome, viable et indépendant. Comme si l'on pouvait poser un bébé de deux ans au coin d'une rue et le laisser là en espérant qu'il survive parce qu'autonome, viable et indépendant. Pas plus qu'un fœtus, un bébé de deux ans ne peut survivre sans assistance et les personnes qui avancent ce genre d'arguments devraient prendre garde de défendre l’infanticide par imprudence. Mais assez digressé sur des arguments qui n'en valent pas la peine.
Ce qu'on doit retenir, et ce sur quoi d'ailleurs chaque pays autorisant l'avortement s'entend même s'ils ont des limites différentes, c'est qu'on veut croire qu'une telle limite existe qui sépare l'existence d'un être en deux parties : non-humain et humain. Les pays pratiquants l'avortement mais n'admettant pas une telle limite, en seraient à penser : soit que personne n'est humain, ce qui serait idiot; soit qu'on est humain dès la conception, ce qui rendrait très clairement tout avortement criminel.
Croire en une telle limite est présomptueux et bien incertain. C'est aussi très difficile puisque ces pays n'arrivent pas au même résultat. Pour autant, ils préfèrent prendre le risque et légaliser l'avortement quand même. Cela me semble fort imprudent.

J'en reviens au concept de limite. Où la mettre ?
Prenons un enfant de six ans. Les personnes qui soutiendraient qu'on peut le tuer parce qu'il n'est pas encore humain ne valent pas la peine que je les prenne en compte. Les autres conviendront avec moi qu'il est humain, qu'on ne peut le tuer, et qu'il était d'ailleurs déjà humain à cinq ans. Ou à quatre.
Concernant un enfant deux ans, toutes les personnes soutenant qu'un embryon n'est pas humain parce qu'il n'est pas autonome devront logiquement lui refuser toute part d'humanité. J'espère de ces personnes que devant cette conclusion honteuse elles révisent leur opinion. Car sinon, il faudra aussi qu'elles relèguent au rang de non-humain les handicapés sévères, les paralysés, les aveugles, une bonne partie des personnes âgées,... bref! toute personne qui ne pourrait survivre sans assistance.
Les autres admettront avec moi qu'un bébé d'un an n'est pas moins humain qu'un bébé de deux ans, et qu'il en va de même pour un bébé dès la naissance.

Parlons donc de la naissance. Pourrait-on avancer qu'un bébé est humain dès la naissance et qu'on peut le tuer tant qu'il n'est pas mis au monde ? Est-ce à dire qu'une heure avant l'accouchement, une mère peut décider que l'enfant qu'elle porte encore peut vivre ou mourir ? Et peut-on vraiment concevoir qu'un être a plus ou moins de valeur, est digne ou indigne, doit être protégé ou peut être tué simplement parce qu'il passe d'un environnement à un autre ? Bien sûr que non. La dignité humaine est naturelle et intrinsèque à l'être humain,indépendamment de son environnement et de tout ce qui lui est étranger.  Un être humain est humain à cause de ce qu'il est et non à cause de ce qui l'entoure. Autrement, en le mettant dans les conditions nécessaires, nous pourrions rendre humain un chien ou un arbre. Ainsi donc, et puisque aucun changement intrinsèque ne s'opère chez le bébé du fait de sa naissance, on ne peut conclure que cet événement est le point de départ qui le rend humain.

On peut donc établir, et je pense qu'heureusement la majorité des personnes n'avaient pas besoin que je le prouve, qu'un bébé est humain avant sa naissance.
A quel stade de son développement intra-utérin pourrions nous mettre une limite démarrant sa vie humaine ? Devrait-on se baser sur sa capacité de mouvement ? Le fait qu'il ait des yeux opérationnels ? Le nombre de terminaisons nerveuses ou le nombre de neurones ? Sa capacité à respirer ? Ou devrions-nous simplement mettre un limite temporelle définie et identique pour chaque enfant à naître, ne se basant sur rien d'objectif ni de propre à cet enfant... comme on le fait aujourd'hui ?

La vérité est qu'une telle limite n'est pas seulement impossible à établir, elle est stupide.
Elle est impossible parce qu'un embryon n'est pas l'autre et ne se développe pas identiquement. On ne peut donc établir de limite commune à chaque individu. Elle est également stupide parce qu'elle suppose qu'à un instant précis, un embryon reçoit quasi-magiquement une nature humaine qu'il ne possédait pas quelques jours avant et pour une raison qu'on ignore totalement. La limite en Belgique est à douze semaine. Pourquoi n'était-il pas humain à onze semaine ? Nul ne le sait. Et si la limite avait été à onze semaine, personne n'aurait pu expliquer pourquoi l'embryon n'était pas humain à 10 semaines et 6 jours.
La vérité est telle que je l'ai dite : établir une limite est impossible et stupide. C'est également totalement illogique.
A contrario, la logique veut que si je suis humain aujourd'hui, je l'ai toujours été. Je suis humain par nature. Cela fait partie de mon identité. C'est quelque chose qu'on ne pourra jamais changer de mon vivant. Qui soutiendrait pouvoir au cours de sa vie devenir chien, chat ou pâquerette ? Et pourtant, alors même qu'on ne peut imaginer que je puisse dans le futur changer de nature, on proclame haut et fort que je l'ai fait dans le passé, quand j'étais un embryon, mais qu'on ne sait trop pourquoi ni comment. Tout ce qu'on sait, c'est que ça c'est fait quand j'avais 12 semaines mais que cette durée aurait doublé si j'avais été anglais.
Et personne ne bronche...

Et si la qualité humaine n'était pas importante ?


Eh bien oui! Alors même que j'ai établi le ridicule de penser qu'on puisse avoir été autre chose qu'humain avant la naissance, je suis prêt à mettre cette démonstration de côté et prouver que même si ce n'était pas le cas, il serait néanmoins aussi cruel et injuste de mettre fin à l'existence d'un embryon, peu importe le stade de son développement.
Personne ne peut nier être passé par le stade de bébé, de fœtus, d'embryon, d’œuf.
Au fond, que vous l'appeliez humain ou pas, ce petit amas de cellule était vous. Si vous remontiez dans le temps, année par année, jour par jour, seconde par seconde, vous vous verriez redevenir cet embryon. Un développement s'est effectué de façon continue et sans interruption, rendant absolument évident que vous, lecteur, avez commencé à exister au moment de la conception.
Et ainsi, il est bien manifeste que si à ce moment un avortement avait eu lieu, qu'il soit provoqué ou non, vous lecteur n'existeriez pas aujourd'hui. Cet événement aurait mis un terme à votre existence et vous aurait privé des jours de votre enfance, de votre vie adulte jusqu'à aujourd'hui et encore des jours prochains.
Il est donc bien établi que quand bien même un embryon ne serait pas humain, le supprimer supprime malgré tout une existence humaine : celle du bébé, de l'enfant, de l'adulte que cet embryon était appelé à devenir.


Il est humain... Et alors ?


Il pourrait en être parmi vous qui me répondraient : "Cet embryon est effectivement humain, soit! Mais dans certaines circonstances il est préférable pour lui, pour la mère, pour le père, qu'il ne vienne pas au monde."
Je répondrais d'abord à cela qu'à ma connaissance, aucune circonstance ne justifie légalement un assassinat autrement que pour des raisons de légitime défense. Ce cas de légitime défense ne pourrait s'appliquer dans le cadre de l'avortement que si la mère est en danger de mort du fait de sa grossesse. Et dans ces conditions seulement, l'on pourrait choisir, une vie en valant une autre, de sacrifier l'enfant pour sauver la mère. Sacrifier la mère pour sauver l'enfant serait un choix tout aussi valable. Ce serait même le choix de préférence pour bien des mères qui auront pu tenir leur enfant dans leurs bras au préalable. Car je suis de ceux qui pensent qu'une énorme majorité de parents se sacrifierait sans hésiter pour leurs enfants. Ce qui rend cette histoire d'avortement particulièrement triste puisqu'on fond, elle ne résulte que d'un processus de désinformation, de "déconscientisation", et d'une relation encore approximative entre la maman et son enfant. De là vient qu'une mère peut vouloir tuer l'enfant qu'elle porte en elle depuis 10 semaines, alors qu'elle donnerait sa vie pour lui 7 mois plus tard.


Maman VS Bébé


De là vient que le drame dans les discussions entre pro-choix ou pro-vie, c'est qu'elles finissent toujours par opposer la femme et l'enfant, la mère et son bébé, alors que la relation entre une mère et son enfant est probablement ce qu'il y a de plus fort, de plus beau et de plus magnifique.
Les pro-vie prétendent défendre l'enfant. Les pro-choix prétendent défendre la mère.
Les droits de l'enfant sont mis en balance avec les droits de la mère, qu'on préfère généralement appeler "droits de la femme" parce que le terme "mère" suppose l'existence de l'enfant et qu'il est plus stratégique pour les pro-choix de l'ignorer. De façon tout aussi stratégique, on inscrit ainsi la défense "pro-choix" dans le combat plus large de celui pour les droits de la femme, qui lui est légitime. Mélangeant ainsi le bon et le mauvais, le juste et l'injuste, on crée un trouble artistique où l'on espère que personne ne se retrouvera. Et de ce melting-pot chaotique, on retire magiquement que s'attaquer à l'avortement, c'est s'attaquer aux droits de la femme. Redoutable!
Notons directement que le terme pro-choix, qui favorise donc le choix, ne favorise que celui de la femme. Le choix de l'enfant qu'elle porte - l'être le plus directement concerné d'ailleurs - n'est pas pris en compte. Et si cela ne prêtait pas à sourire, il faudrait que les pro-choix s'appellent plutôt "pro-choix-pour-la-femme-uniquement" afin d'être rigoureusement exactes.
Le terme de pro-vie en revanche ne souffre aucune ambivalence.
Remarquons également que par ces noms qu'ils se sont donnés, les pro-vie et les pro-choix ont finalement établi de quoi il était question : la vie ou le choix ?
Or il se trouve qu'ici mon raisonnement s'arrête.
Lorsque je défends un point de vue, j'aime raisonner jusqu'à ramener ce point de vue à une évidence. Ainsi, c'est le bon sens qui me justifie.
Or dans le cas présent j'ai l'impression d'être arrivé à ce stade. En effet, je ne comprend pas qu'on puisse mettre en balance la vie et le choix. Je ne comprend d'ailleurs pas qu'on puisse mettre en balance la vie humaine avec quoi que ce soit. Ainsi, j'ai l'impression d'être arrivé à cet instant où le bon sens éclaire tout et prouve mon raisonnement par la force de l'évidence.
Et pourtant, ce point continue d'être discuté. Les pro-vie et les pro-choix continuent de s'affronter, et les pro-choix continuent de défendre le droit de choisir contre le droit de vivre. N'ont-ils pas compris qu'on ne devrait simplement jamais avoir le droit de tuer ? Étant contre la peine de mort, je peux néanmoins comprendre qu'on adopte une opinion contraire à la mienne puisqu'on parle de coupables de crimes d'extrême gravité. Mais dans le cas de l'avortement, on parle de l'être le plus innocent qu'il soit possible de trouver. On parle d'un petit être complètement exempt de la moindre faute, n'ayant causé aucun mal de part sa propre volonté, simplement incapable d'ailleurs de souhaiter du mal à qui que ce soit. On parle de l'être humain au stade le plus vulnérable de son existence, qui ne pourrait survivre sans protection.
Et ce qui se discute actuellement, ce qui se pratique, c'est de lui refuser cette protection, et de le faire mourir sans jugement ni condamnation de la main de ceux qui soignent, par la volonté de celles qui devraient les aimer plus que tout.
J'écrivais "de la main de ceux qui soignent" : de l'avis des centres de planning familial "la formation aux techniques d'avortement et à l'accompagnement doit faire partie intégrante de la formation initiale des professionnel/les de santé" (voir mes sources)
Ils souhaitent donc qu'être en mesure de tuer un être humain durant la période la plus fragile et la plus vulnérable de son existence soit une priorité pour les professionels de la santé.

C'est mon corps


C'est l'argument de base de ceux qui opposent la mère à l'enfant.
La femme dispose de son corps.
Cependant, l'acte d'avorter concerne-t-il d'abord son corps ou celui de l'enfant ?
Je ne nie pas les transformations et les effets que subit le corps d'une femme parce qu'elle est enceinte. Je ne nie pas non plus que de-facto, la présence d'un être lui est imposée.
Mais entre ces effets sur le corps de la femme, et la mort provoquée du corps du fœtus, je pense que l'effet le plus grave, le plus irréversible, le plus extrême, s'applique au fœtus plutôt qu'à la mère. Du fait de son décès, le fœtus subira invariablement lors d'un avortement les effets les plus dramatiques.
S'il n'y a pas d'avortement, je conçois que l'état de la mère soit plus ou moins inconfortable selon la grossesse. Je conçois que l'état puisse même être vraiment très inconfortable et même douloureux. Je conçois, j'imagine... n'étant pas une femme, je ne peux pas faire davantage. Je ne suis pas capable de réaliser parfaitement de quoi il est question.
Mais s'il y a un avortement, ce qui attend l'enfant c'est la mort. Aussi, même mon incapacité à réaliser parfaitement ce que souffre la mère ne m'empêche pas de conclure que la situation de l'enfant sera toujours la pire.

Rappelons à toutes fins utiles que l'embryon, le fœtus ne sont pas le corps de la mère. Ils y vivent mais la mère ne peut pas en parler en disant "c'est mon corps", pas plus qu'elle ne peut le dire pour son ver solitaire.

Mais assez bavassé. Concernant cet argument des pro-choix, une réponse a déjà été rédigée bien mieux que je ne le pourrais faire. Aussi je vous y renvoie, n'ayant rien à y ajouter :
https://www.cqv.qc.ca/j_ai_peur_de_cet_argument_pro_choix_incontestable
 

Papa ?


L'éternel oublié dans toute cette histoire, c'est bien lui.
Les uns parlent du droit de l'enfant, les autres du droit de la femme, mais personne ne parle des droits du père. Est-ce à dire qu'il n'en a aucun ?
Pour celui qui cherche un peu, les témoignages d'homme en souffrance inondent internet. Ce sont des hommes dont la femme ou la partenaire veut avorter et qui se sentent démunis et impuissants puisque la décision ne leur appartient pas. C'est même pire : ils n'ont souvent aucune part à la décision.
Quand l'enfant sera né, ils recevront en conséquence des droits (et surtout des devoirs) sur cet enfant qui leur doit la vie autant qu'à sa mère. Mais avant cela... rien. Ils n'ont aucun droit. La mère peut unilatéralement supprimer cet enfant qu'ils furent deux à concevoir mais qu'il est seul à désirer.

Je n'ose imaginer la souffrance de ces hommes. Le fait qu'on puisse sans leur consentement, sans même seulement les consulter mettre un terme à la vie de leur enfant me laisse muet d'horreur. Cette impuissance face à l'inéluctable,  ce sentiment d'injustice, de voir ce qu'on aime le plus au monde nous être arraché dans l'approbation générale, cette absence de recours, d'espoir, d'aide... font que cette situation ressemble pour moi à un viol. Rien de comparable dans sa dimension physique bien sûr, mais psychologiquement je peux concevoir une comparaison. L'homme voit ce qui lui importe le plus lui être arraché, et il est impuissant à l'empêcher. La société lui a refusé tout pouvoir sur l'objet de son amour, et elle le lui retire par la force.

Aujourd'hui encore, les progrès à faire pour que les droits des femmes égalent enfin ceux des hommes sont énormes, et le chemin est encore long avant d'y arriver.
Dans ce cas bien précis cependant, c'est le droit de l'homme qui est bafoué et foulé au pied en faveur de la femme. Il y a un rééquilibrage à faire ici aussi.


Cas de force majeure


Des cas extrêmes peuvent conduire une femme à demander l'avortement. Ces cas sont indépendants de sa volonté et elle en est la malheureuse victime et non la coupable. On pense directement au cas du viol, qui est le cas le plus extrême de ces cas extrêmes.
Ayant assez montré précédemment qu'un avortement n'est rien d'autre qu'un assassinat, je ne m'étendrai pas sur le fait qu'à ces cas de force majeur, il n'est pas souhaitable d'ajouter une tragédie supplémentaire. Cette réflexion ne repose que sur la logique. La réalité des faits comprend la souffrance des personnes, leurs limites, leurs droits, leurs états psychologiques, ce qu'ils sont capables d'endurer ou pas, leur histoire, leur environnement, etc. C'est pourquoi si pour moi l'avortement est un drame dans tous les cas et n'est jamais la bonne solution, je ne condamne pas les personnes qui y ont recours.

Notons néanmoins que ces cas de force majeure sont très loin de représenter la majorité des raisons des avortements. Si je m'en réfère au document PDF présent dans mes sources et provenant du site sante.wallonie.be, en 2011 :
  • 57% des femmes ayant eu recours à une IVG déclarait avoir utilisé une méthode contraceptive moderne au cours du cycle précédant l'intervention.
    Conclusion : un peu moins de la moitié des avortements auraient pu être évités si une méthode contraceptive avait été utilisée
  • les principaux motifs évoqués pour le recours à une IVG sont les raisons personnelles
    (80,4%), les problèmes de couples ou les problèmes familiaux (36,5%) et les raisons financières ou
    matérielles (22,6%).
    Observation : les cas de force majeure ne sont pas même repris dans ces statistiques
Le site avortementivg.com corrobore ces conclusions en reprenant une enquête menée aux USA.
Selon ces analyses les raisons des avortements sont réparties comme suit :
  • 0.20% : Il se peut que l’enfant ait une malformation
  • 0.22% : Inceste ou viol
  • 0.42% :  La santé ou la vie de la mère est en danger
  • 99.16% : "Lifestyle" :
    • Ce n’est pas le moment
    • En ce moment, je ne peux justement pas me permettre un enfant
    • Je ne voudrais pas être une mère célibataire / Problèmes de couple
    • Un bébé bouleverserait ma formation
    • Mes enfants sont grands
    • Je ne voudrais pas que d’autres sachent que je suis enceinte
    • Mon mari (mon ami, mes parents) voudrait (voudraient) que j’avorte
 J'ai repris en rouge ce qui peut être appelé "cas de force majeure". Ces cas totalisent 0.64% des avortements. 99.16% sont des avortements de complaisance.

Pour illustrer mon propos, concernant les 19578 avortements en Belgique pour l'année 2011, si l'on y applique les résultats de l'analyse aux USA :
  • 43 avortements sont le fruit d'inceste ou de viol
  • 82 avortement ont eu lieu car la santé ou la vie de la mère était en danger
S'il serait injustement stupide de reprocher aux victimes d'inceste ou de viol de ne pas avoir utilisé de moyen de contraception, c'est en revanche applicable dans le second cas pour lequel 43% des avortements auraient pu être évités si un moyen de contraception avait été utilisé. Ainsi, de ces 82 avortements il en reste 47.
Autrement dit, si les avortements ne se faisaient que dans des cas de force majeur, il y aurait eu 90 avortements en Belgique en 2011 au lieu de 19578.

La conclusion est évidente : ces cas de force majeur sont bien réels et sont tragiques. Mais ils ne sont en rien représentatifs des raisons qui poussent les femmes à avorter. Les utiliser pour justifier l'avortement est malhonnête, hypocrite et injustifié.



Contre-arguments


Je me propose ici de fouiller le web à la recherche des arguments avancés par les pro-avortement et d'y répondre.

https://www.refletdesociete.com/avortement-pour-ou-contre/
Le lien ci-dessous redirige vers une page comprenant le témoignage d'une dame ayant avorté. Avant décidé de passer à l'acte elle explique les questions qu'elle s'est posée :

À 38 ans, après plusieurs années d’essais, j’en étais venue à croire que c’était peut-être impossible, que j’étais infertile. Et voilà qu’à peine un mois dans une nouvelle relation, même avec protection, sans prévenir…une grossesse. Pendant un doux moment, je ne pouvais effacer le sourire formé sur mes lèvres. Pour moi, c’était comme un miracle.
Ma joie fut vite assombrie par la triste réalité de ma situation. Je retournais au pays après 6 ans d’absence pour faire le point sur ma vie. Je voulais changer de carrière et prendre le temps nécessaire pour faire un choix réfléchi. Je n’avais pas d’emploi stable et je n’en voulais point. Je souhaitais explorer différents métiers, écrire, faire de l’escalade et voyager.

L’avortement, un choix?

Ne sachant pas moi-même que faire de ma vie et comment subvenir à mes besoins, comment pouvais-je même penser à subvenir adéquatement aux besoins d’un enfant? L’avortement semblait être un choix sain et responsable.
D’un autre côté, cela faisait 11 ans que je voulais un enfant. Je savais que mon horloge biologique me rapprochait du jour où une grossesse serait impossible. Était-ce ma seule occasion de devenir mère? En choisissant de ne pas avoir cet enfant, n’était-ce pas aussi un peu prendre le risque de renoncer à la maternité à tout jamais?

Mère monoparentale, adoption, avortement?

Tous les scénarios possibles et imaginables se bousculaient dans ma tête. Élever un enfant avec un homme que je connaissais à peine, être mère monoparentale, le mettre en adoption, avorter, un million de détails… tant de possibilités. Bien que le choix fut difficile, j’optai finalement pour l’avortement. Je ne me sentais pas capable de donner à cette nouvelle vie tout ce dont elle avait droit et besoin. En tout cas, pas maintenant.


Que dire ? D'abord que l'enfant n'est jamais mentionné en tant que personne. Elle n'en parle que pour expliquer sa joie d'être fertile, puis les difficultés qui découleraient d'un accouchement.
La grossesse était le fruit d'une contraception défectueuse. Je note aussi qu'on n'a pas ici affaire à une dame pour qui l'idée d'avoir un enfant est insupportable puisqu'elle dit clairement avoir essayé plusieurs années d'en avoir.
Les difficultés invoquées en premier sont : le changement d'environnement et de carrière et les hobbies. Dans un deuxième temps, elle mentionne les besoins d'un enfant auxquels elle ne pourrait subvenir pour en conclure que l'avortement semblait être un choix sain et responsable.
Ce qui faisait pencher la balance de l'autre côté était qu'elle n'était pas sûre, vu son âge, de pouvoir retomber enceinte plus tard. Raison valable certes, mais égoïste puisqu'il ne s'agit que d'elle et pas de l'enfant.
L'enfant est donc absolument ignoré en tant que personne, en tant qu'être humain, si ce n'est pour conclure que n'étant pas capable de subvenir à ses besoins, il valait mieux s'en débarrasser.
On est loin, très loin ici des cas graves invoqués habituellement par les pro-avortement tels que le viol. Il s'agit ici de l'avortement de complaisance d'une personne qui n'était pas prête à chambouler ses projets ou modifier ses habitudes pour garder en vie l'enfant qu'elle portait déjà.


https://forums.futura-sciences.com/ethique-sciences/8831-arguments-contre-avortement.html
Lorsqu'un couple ayant des difficultés pour concevoir fait appel à la fécondation in vitro, on s'arrange pour avoir plusieurs embryons (stades quelques cellules) à réimplater (car il y a toujours des échecs).
Lorsque le couple réussit à avoir un enfant, à vorte avis que deviennet les embryon surnuméraires?
Est-ce vraiment un crime de ne pas réimplanter TOUS ces "futurs enfants"? (si je suis cornemuse, on a donc affaire à des assassinats...).


En d'autre terme, la question qui est posée est : est-il éthique, via la fécondation in vitro, de donner vie à des êtres humains jetables ? J'aurai tendance à répondre que non.

Lorsqu'une femme fait une fausse couche (ça arrive même souvent sans que personne ne s'en rende compte) doit-on célébrer une messe, faire un enterrement?

Généralement les êtres humains morts pour cause de fausse couche sont difficilement récupérables de part les circonstances ainsi que leur taille. Faire un enterrement dans ces conditions me semble compliqué. En revanche, je ne vois aucune raison pour laquelle un croyant ne pourrait pas prier pour cet enfant mort avant de naître, voir même organiser une cérémonie religieuse.

Une femme qui a été violée doit-elle absolument garder un enfant issu de ce viol, sous peine de se voir traiter d'assassin?

Pour répondre froidement, l'avortement est et reste dans cette condition un assassinat. Cependant et au vu des circonstances, il me semble inutilement cruel de "traiter" cette personne d'assassin. Tout en reconnaissant que l'avortement est un malheur même dans ce cas, la réponse doit être la compassion et la compréhension et non le jugement.

Et lorsqu'on prend la pilule, est-on dans le rang des assassins puisqu'on ne permet pas la conception?

Puisque la conception n'est pas permise, cela signifie que la fécondation n'a pas eu lieu. Dès lors l'être humain n'existe pas. Seuls existent un spermatozoïde et un ovule qui ne sont que cela : un spermatozoïde et un ovule; l'être humain n'est que le résultat possible de leur rencontre potentielle.

Ben voyons, on n'a qu'à donner tous les enfants non voulus aux parents qui en souhaitent et ne peuvent en avoir et le problème sera réglé, ça paraît pourtant si simple (et les droits des enfants, là bien sûr on s'en fiche...)...
Je connais une jeune fille abandonnée et adoptée qui a été tellement marquée par ça qu'elle est anorexique. Je connais plusieurs personnes qui n'ont pas connu son père (et là pourtant il connaît sa mère) et en souffre encore... Le problème se répercute de plus souvent sur les générations suivantes.


Cela me fait sourire qu'on invoque le bien de l'enfant et ses droits pour justifier l'avortement. Le droit à la vie n'est-il pas le premier et le plus important d'entre eux ? D'ailleurs quel droit reste-t-il à l'enfant si on lui retire la vie ?
Je constate ensuite qu'on invoque la souffrance que cet enfant connaîtra. Si je mets à part qu'il ne s'agit là que de postulat et de probabilités, je répondrai que je n'ai pas connaissance qu'il ait existé dans toute l'histoire de l'humanité d'être humain qui n'ait jamais souffert. Si la souffrance probable était une raison pour avorter, il faudrait alors y avoir recours systématiquement.

http://www.prochoix.org/wordpress/
Pouvoir avorter, c’est aussi maîtriser son propre corps, sans se soumettre à des lois considérées comme « naturelles » ou « divines »

Je peux concevoir qu'on veuille montrer sa défiance ou son indépendance face à des lois naturelles ou divines. Néanmoins, le faire en sacrifiant la vie d'un enfant me semble paradoxalement un énorme retour en arrière vers des religions violentes et obsolètes.

Pouvoir avorter, c'est aussi rééquilibrer le rapport homme-femme, pour lutter contre la fatalité de la grossesse pour la femme

Je pense que rééquilibrer le rapport homme-femme est une bonne chose. Mais encore une fois, l'avortement doit-il vraiment être un outil destiné à servir cet objectif ? Le jeu en vaut-il la chandelle ? Quand à lutter contre la "fatalité" de la grossesse pour la femme, je ne vois simplement pas le rapport.

Pouvoir avorter, c'est aussi remettre en question le modèle traditionnel de couple hétérosexuel avec un ou plusieurs enfants

Je ne vois aucun rapport entre l'avortement et le modèle traditionnel de couple hétérosexuel avec un ou plusieurs enfants. Cela étant dit, est-ce nécessairement souhaitable de renverser ce système traditionnel ? C'est ce que l'article ne démontre pas.

Pouvoir avorter, c'est aussi dissocier la femme et la mère, pour que la femme ne soit pas reconnue dans la société pour son rôle de maternité mais comme une individue, une citoyenne libre de ses choix et de son orientation sexuelle

Admettons... admettons que pouvoir tuer son enfant dans son ventre permet de dissocier la femme de la mère.
Dans la même logique, une femme peut-être tuer ses parents afin de dissocier la femme de la fille ? Peut-elle tuer ses frères et sœurs afin de dissocier la femme de la sœur ?

Pouvoir avorter, c'est aussi ouvrir une brèche pour évoquer la sexualité féminine, le désir et la notion de plaisir, de façon dissociée de la procréation

Comme tous les autres points, celui-ci ne peut être mis en balance avec la vie d'un enfant à naître. En réalité, préférer son propre plaisir, son désir, sa sexualité à la vie d'un enfant est profondément injuste et égoïste.

https://www.ledevoir.com/opinion/idees/289081/debat-sur-l-avortement-je-l-affirme-et-je-l-assume-je-suis-pro-choix
Le lien ci-dessus mène vers un article assez virulent dont les accusations infondées sont tellement risibles que ne peux m'empêcher d'en citer quelques-unes.

Je suis tentée de faire une analogie avec la lapidation, pratiquée autant par des hommes que par des femmes, envers des personnes accusées d'adultère. Cette pratique barbare pratiquée encore dans certains pays se rapproche de ces accusations portées envers celles qui désirent se faire avorter, par ces individus ralliés au groupe pro-vie et qui, inlassablement, prétendent connaître la «vérité».

Comme quoi aujourd'hui, être contre l'avortement et mettre à mort par jet de pierre est à peu près pareil. Alors que dans le cas de l'avortement les pro-vie souhaitent justement mettre fin aux mises à mort que les pro-choix défendent.
Je ne sais pas ce que cet auteur tente de faire passer comme message ici mais afin d'éviter tout malentendu, je tiens à confirmer que je suis absolument contre la lapidation... même envers les pro-choix.

Les pierres sont remplacées par le fiel découlant de leur idéologie. À vouloir punir l'avortement, jusqu'à placer ainsi la femme dans le rang des criminels. On apprend maintenant que le projet de loi du privé visant à criminaliser le fait de contraindre une femme à se faire avorter était en fait une première étape dans la lutte contre l'avortement. Dans le caucus pro-vie, on y tient des propos qui enfreignent à mon avis toute liberté individuelle.

Donc il ne faut pas criminaliser le fait de contraindre une femme à se faire avorter parce qu'on enfreindrait toute liberté individuelle ?  J'ignore comment on peut se qualifier de "pro-choix" en disant des choses pareilles...

http://rechercheavortement.wikeo.net/les-pro-vie-versus-les-pro-choix.html
Il y en a certains, aussi, qui croient que l’avortement accessible favorise la sélection du bébé. C'est-à-dire que, si le fœtus est prédestiné à avoir des problèmes, une malformation ou quelque chose qui ne plait pas aux parents, alors ils ont l'option de choisir l’avortement comme solution de rechange. Les pro-vie craignent donc, qu’avec l’augmentation grandissante des avortement, cette méthode sélective ne deviennent un automatisme dès que quelque chose cloche chez le bébé. Il désaprouve totalement, puisque cela irait à l’encontre de la sélection naturelle, selon eux.
Mais est-ce vraiment mal? Au contraire, cela ne permettrait-il pas d’empêcher que des enfants gravement malades ou handicapés ne souffrent en vivant une vie qu’ils ne désirent pas?


Les pro-choix regrettent donc qu'on mette au monde des enfants qui vivront (peut-être) une vie qu'ils ne désirent pas. Ils veulent tellement mériter leur nom de "pro-choix" qu'ils se permettent même des choix qui reviennent de droit à d'autres personnes.
Je ne suis pas un spécialiste des handicapés, mais comme tout le monde j'en ai rencontré un certain nombre. Qu'ils soient handicapés physiques ou mentaux, je n'ai jamais eu l'impression qu'ils souffrent en vivant une vie qu'ils ne désirent pas. A ma connaissance les tendances dépressives et suicidaires ne sont pas l'apanage des handicapés. Je ne serais d'ailleurs pas surpris qu'ils en soient largement moins victimes que nous.



Sources :


Grâce aux progrès de la science, les prématurés de 22 semaines survivent de plus en plus régulièrement
https://www.liveaction.org/news/premature-babies-surviving-23-weeks-new-study-finds/
https://www.cqv.qc.ca/un_bebe_de_24_semaines_survit_l_avortement_en_pologne_pleure_pendant_une_heure_alors_qu_on_le_laisse_mourir

Statistiques et chiffres
http://www.e-sante.be/20-000-ivg-chaque-annee-en-belgique/actualite/1031
https://ivg.gouv.fr/avortement-quels-sont-les-delais-a-respecter-pour-avorter.html
http://www.avortementivg.com/pages/Lavortement_dans_le_monde_pays_par_pays-690712.html
http://www.planningsfps.be/activites/Avortement/Espace-pro/Pages/avortement-dans-le-monde-.aspx
Interruption volontaire de grossesse - Avortement (sante.wallonie.be)
http://www.avortementivg.com/node/665

Notion de détresse justifiant un avortement tardif
https://organesdeconcertation.sante.belgique.be/sites/default/files/documents/nationale_evaluatiecommissie_betreffende_de_zwangerschapsafbreking-fr/19083407_fr.pdf

Planning familiaux demandant une plus grande liberté pour l'IVG
https://www.planning-familial.org/communiques-presse
http://www.sips.be/blog-post/depenalisation-de-livg
http://www.planningsfps.be/federation/publications/Pages/Communique.aspx

Contre l'avortement
https://deshautsetdebats.wordpress.com/2011/02/27/pourquoi-je-suis-contre-lavortement/
https://www.cqv.qc.ca/j_ai_peur_de_cet_argument_pro_choix_incontestable

Avis en faveur de l'avortement
https://www.refletdesociete.com/avortement-pour-ou-contre/
https://forums.futura-sciences.com/ethique-sciences/8831-arguments-contre-avortement.html
http://www.prochoix.org/wordpress/
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/289081/debat-sur-l-avortement-je-l-affirme-et-je-l-assume-je-suis-pro-choix
http://rechercheavortement.wikeo.net/les-pro-vie-versus-les-pro-choix.html

Divers
https://www.ivg.net/droits-des-femmes/le-delai-de-reflexion-avant-ivg
https://www.levif.be/actualite/belgique/avortement-ce-que-dit-vraiment-la-legislation/article-normal-636913.html

mardi 14 août 2018

L'écriture inclusive

L'écriture inclusive

 

Introduction


Peut-être avez-vous déjà entendu parler de l'écriture inclusive. Ce mal n'est pas nouveau, mais il fait de plus en plus parler de lui.
D'autres avant moi en ont déjà découvert l'absurdité, dénoncé les travers, ridiculisé les erreurs et prévenu les dérives. Dans un premier temps j'ai donc pensé passer outre. Mais je sais d'expérience que ce genre de nouveautés néfastes ont la vie dure. Pour s'en débarrasser, il faut frapper juste et frapper fort. C'est ce qui m'a motivé à apporter ma contribution. J'essayerai d'apporter ma petite touche personnelle et vous renverrai à ma webographie pour tout ce qui a déjà été dit.

Qu'est-ce que l'écriture inclusive ?

L'écriture inclusive désigne l'ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d'assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes.
( https://www.ecriture-inclusive.fr/)
Le langage épicène, la rédaction épicène, le langage neutre, l'écriture inclusive ou le langage dit « non sexiste » ou dégenré sont un ensemble de règles et de pratiques qui cherchent à éviter toute discrimination supposée par le langage ou l'écriture. Cela se fait à travers le choix des mots, la syntaxe, la grammaire ou la typographie.
Le terme épicène renvoie spécifiquement à la représentation des genres, incluant la féminisation des titres, la dénomination neutre et la dénomination des personnes transgenres. Quant à l'écriture inclusive, sa portée est plus large : outre le genre, elle vise aussi à éviter d'autres discriminations liées au handicap, à l'âge et à l'origine ethnique. 
 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Langage_épicène)


Le but, louable en soi, semble différent dans les deux définitions; plus large dans la seconde. C'est l'un des points variables (il y en a d'autres, nous le verrons) qui fait qu'il n'y a pas une écriture inclusive mais une multitudes.

Analyse


Rentrons dans l'analyse. Afin de démontrer le bien-fondé de l'écriture inclusive, il faut se poser plusieurs questions : qu'est-ce ? est-ce utile ? est-ce mieux ?
Autrement dit : une fois que nous avons défini le sujet, il faut en démontrer l'utilité. Cela fait, il faut encore établir s'il est pertinent de l'utiliser. En effet l'un n'implique pas forcément l'autre. Un nouveau système peut avoir une utilité démontrée et n'être pourtant pas utilisé car sa mise en place serait trop compliquée - voir impossible, ou parce que le prix à payer est trop élevé ("le jeu n'en vaut pas la chandelle" dit-on), ou encore parce que le système actuel est plus performant.

J'ai trouvé et recopié fidèlement ci-dessus deux définitions. L'une provenant d'une source pro-écriture inclusive, l'autre provenant d'une source neutre. Elles nous apprennent que l'écriture inclusive a pour objet d'éviter de discriminer certains groupes de personnes. Il semble que les femmes soient le sujet principal puisqu'elles seules sont mentionnées dans la première définition. De plus, les règles de l'écriture inclusive visent majoritairement le genre des mots.

L'image de la femme


Concrètement, c'est bien l'image de la femme qui est défendue par l'écriture inclusive. Les autres minorités citées par Wikipédia (handicap, âge, origine ethnique) ne sont mentionnées quasi-nulle part ailleurs et ne valent pas la peine qu'on s'y attarde.

Si nous poursuivons la lecture de la page https://www.ecriture-inclusive.fr/, nous en apprenons davantage sur le but de l'écriture inclusive.


Loi sur la parité dans les conseils d'administration, création du Haut Conseil à l'Egalité, dispositions diverses sur l'égalité salariale : de nombreuses initiatives ont vu le jour pour permettre l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. 

Malgré les progrès réalisés, d'importantes inégalités subsistent. L'Observatoire des inégalités estime par exemple qu'en France, les hommes continuent de gagner en moyenne 23,5% de plus que les femmes, et que près de 11% de ces écarts de salaires relèvent de la "discrimination pure".

Un nombre croissant d’entreprises et d’institutions le comprennent : le langage constitue un levier puissant pour faire progresser les mentalités. En adoptant l’écriture inclusive, chacun·e peut faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes !
Rien que ça! Si je pouvais croire que l'écriture inclusive allait permettre de réduire l'écart salarial entre les hommes et les femmes, je considérerais plus sérieusement de l'adopter. Mais j'imagine mal les patrons se rendre compte tout d'un coup que "bon, c'est vrai qu'en lisant "les employé.e.s" on se rend tout de suite mieux compte qu'iels sont égaux. Allez hop! salaire égal pour tout le monde."
Un peu simpliste...

On veut rétablir une égalité homme-femme. Il s'agit donc d'améliorer l'image de la femme et son statut.

Parlons-en de l'image de la femme. Car la situation n'est pas brillante.

La femme est hyper-sexualisée, que ce soit dans
la publicité :


les films :


la mode :




la politique :


les arts (terme sujet à discussion) :



Tout ceci est bien ancré, accepté, légitimé. Il s'agit pourtant toujours d'une instrumentalisation pure et dure du corps de la femme. Il devient un objet, un présentoir, un outil qui fait vendre. Je pense qu'un costume un peu plus complet n'aurait pas empêché Wonder woman de combattre le crime. En revanche, il aurait certainement déçu un certain public.
Concernant l'instrumentalisation du corps de la femme, j'ai parlé jusqu'ici de la version soft.
La version moyen-soft, c'est la pornographie, la prostitution, les spectacles érotiques, etc. Les avis seront forcément différents sur la question. Dont-on interdire ? Ne le doit-pas ? Faut-il tolérer ? La réponse ne contribuera en rien à cet article. Mettons-nous cependant tous d'accord sur ceci : ces éléments véhiculent une image de la femme dégradante, et la femme est bel et bien considérée comme un objet propre à satisfaire le désir de l'homme.
Si j'insiste sur l'état de l'image de la femme dans la société, c'est parce qu'il a toute sa place dans le sujet qui nous occupe. Car le but avoué (et louable il faut le reconnaître) de l'écriture inclusive, c'est d'éviter toute discrimination. Pourquoi ? Afin de rétablir une égalité homme-femme. Comment parler d'égalité homme-femme lorsque les secondes sont considérées comme des objets par les premiers ?

J'ai donc placé l'image de la femme dans un contexte plutôt sombre, certes, mais malheureusement exact. Je me permet à présent de remettre à sa place, gentiment mais fermement, l'importance de l'écriture inclusive dans ce contexte. J'entends par là qu'il faut choisir ses batailles et que si l'on veut redorer l'image de la femme, l'écriture inclusive n'est peut-être pas la priorité.
Pour faire un parallélisme : il est tout à fait louable de distribuer des sucreries à Saint Nicolas pour les enfants. Mais si on prétend vouloir lutter pour le bien-être des enfants dans le monde, je pense que cela passe d'abord par la distribution de vaccins, eau potable, produits de première nécessité.
Mesdames, en vous proposant l'écriture inclusive, on vous balance des sucreries.

Malgré tout, une petite avancée vaut mieux que rien du tout. Si donc l'écriture inclusive devait avoir une efficacité démontrée - fût-elle faible - pour améliorer l'image de la femme, cela pourrait en valoir la peine. Tout nous pousse cependant à croire le contraire. En effet :
Des langages pourvus de dizaines de «genres» (ou «classes nominales») sont employés dans des pays où les femmes n’ont pas accès à l’espace public, où elles sont asservies à l’espèce, reléguées à un rôle reproductif, excisées, chassées, empêchées d’avorter, de travailler, où elles n’accouchent pas en sécurité (ça n’est rien de le dire : il est des contrées où elles sont une sur sept à mourir de complications liées à la grossesse.)
(https://www.contrepoints.org/2018/01/15/307405-suis-contre-lecriture-inclusive)

C'est donc l'expérience qui apporte la touche finale pour montrer que non, l'écriture inclusive n'a aucun moyen d'être utile à la cause qu'elle prétend servir.

L'écriture inclusive et son utilisation pratique


L'écriture inclusive n'est pas seulement inutile, elle est également nuisible.

Nouveaux termes

Lorsqu'on découvre l'écriture inclusive, on se prend à sourire à la vue de mots visant à neutraliser certaines expressions sexistes, tels que iels (ils/elles), ceules ou celleux (ceux/celles), toustes (tous/toutes). Après avoir bien rit, on devient quand même un peu inquiets car on se demande si on en viendra un jour à les utiliser. Ceules qui pensent que ça n'arrivera jamais sont peut-être un peu optimistes.
Je cherche toujours à savoir comment l'on devra souffrir ces termes à la lecture. Soit il faudra prononcer le mot tel quel, soit le remplacer par son équivalent (par exemple, lire "toutes et tous" si on rencontre "toustes"). Aucune des deux possibilités ne m'enthousiasme, c'est un euphémisme. J'y reviendrai plus longuement.

Le point médian

L'objet du point médian est d'éviter l'utilisation du masculin neutre qui ne serait finalement pas assez neutre. On dit en effet que le masculin l'emporte sur le féminin. Il n'en faut pas plus pour se l'imaginer conquérant en fier, tel un Napoléon ou un César avec à ses pieds la dépouille du féminin vaincu. L'injustice flagrante, l'oppresseur et l'opprimé... horrible!
Heureusement, les héros défenseur du féminin, armés de l'écriture inclusive ne sont pas restés indifférents à cette situation. Des redondances à n'en plus finir, des mots nouveaux et laids, des complications dont nul n'avait besoin, et voilà le problème réglé.
Et le point médian bien sûr. Nous n'écrirons donc plus "les employés" mais "les employé·e·s". Je soupçonne fortement que cette initiative soit l’œuvre de Microsoft, HP ou Logitech afin de faire racheter des nouveaux clavier à toute la francophonie. Sachez tout de même que pour faire apparaître ce caractère spécial à l'écran, il existe un raccourci clavier : Alt+0183. Pratique!
Le point médian a l'avantage de respecter les même règles que le point mathématique (le point de multiplication). En effet la distributivité s'applique à la lecture. "Les employé·e·s" se lira : "les employés et employées", parce que dire "les employé point E point S" serait encore pire.

Petite note en passant : lire un texte écrit avec des points médians reviens, en pratique, à féminiser toutes les expressions où il est utilisé.
Lorsque je lis : "A l'automne dernier, Raphaël Haddad et son agence de communication Mots-clés ont publié un très joli petit manuel d'écriture inclusive, en libre accès et destiné à tou•te•s. Car ce ne sont pas seulement les communicant•e•s, les journalistes, les enseignant•es et professeur•e•s qu'il s'agit d'initier à l'écriture égalitaire. Chacun•e de nous, usagèr•e de la langue, détient en tant que tel•le une responsabilité éthico-politique."
(http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/tag/%C3%A9criture+inclusive)
mes yeux font l'impasse sur ces points inélégants et lisent simplement le mot complet, transformant  tou•te•s en toutes, communicant•e•s en communicantes et ainsi de suite.
A la compréhension de la lecture donc, les termes ne sont pas neutres mais purement féminisés.

Comment on fait ? Personne ne sait.

Pour renforcer la sensation de flou artistique, il faut encore comprendre qu'un partisan de l'écriture inclusive n'est pas l'autre. Certains seront pour la féminisation des noms de métiers, mais pas pour le point médian. D'autres seront pour les deux. Certains apprécierons les pittoresques ceules et toustes, d'autres non.
Enfin, ils ne seront pas tous d'accord non plus sur les circonstances de son utilisation.
Imaginez donc l'écriture d'un poème en utilisant l'écriture inclusive.
Certains vous dirons que dans ce cas l'écriture inclusive ne s'applique pas. Ceux-là manquent de constance et de logique. Sans compter qu'appliquer une règle telle que l'écriture inclusive dans certains cas et pas dans d'autres ne ferait qu'empirer une situation déjà trop compliquée.
D'autres vous dirons qu'il faut l'appliquer mais sans utiliser les points médians.
Imaginons donc que je veuille composer une ode à la boulangerie (et pourquoi pas ?). Je ne pourrai pas le commencer par "Les boulangers sont vraiment courageux". Je serai obligé d'écrire "Les boulangers et les boulangères sont vraiment courageux."
On note ici deux choses :
  • ma deuxième ligne comporte 16 pieds. C'est moche, c'est long, c'est redondant (j’admets que ce n'était pas très prometteur dès l'abord mais bon...). Un rallongement inévitable des phrases viendra troubler la créativité  et restreindre la liberté de l'auteur
  • la fin du vers est une entorse à l'écriture inclusive car j'accorde le mot "courageux" uniquement au masculin. En théorie donc, je ne serais pas encore sorti de l'auberge

Les derniers (les extrêmes) qui vous dirons que dans toutes circonstances il faut utiliser les points médians, rencontreront non seulement le problème cité précédemment, mais rendrons de surcroît leur texte illisible.
Je vous laisse admirer un dernier exemple : "Les docteurs habillés de blouses blanches" qui devient "Les docteur·esse·s habillé·e·s de blouses blanches". Le texte est sensiblement allongé, et j'ignore totalement comment le lire.

Comment lire ?

Imaginons maintenant devoir lire un texte à haute voix.
Si l'ensemble des techniques va sensiblement rallonger la longueur du texte - et probablement dévier l'attention de l'auditoire de l'essentiel -, ce serait à peu près la seule conséquence s'il n'y avait pas de nouveau le point médian.
Ce qui rend cette règle tout à fait originale, c'est que si elle était mise en place, elle serait la seule règle de toute la langue française qui nous obligerait à prononcer des mots qui ne sont écris nul part.
Par exemple si je dois lire : "Les auteur·rice·s écrivent des livres.", je devrai dire : "Les auteurs et les autrices écrivent des livres." Ce n'est pourtant pas ce qui est écrit.
Rappelons en passant que la langue française, pour belle qu'elle soit n'en est pas néanmoins facile à apprendre (je commet moi-même énormément d'erreurs et m'en excuse auprès de vous). Rajouter des règles aussi radicales ne me semble pas judicieux, surtout que leur utilité et leur légitimé sont très loin d'être démontrées.

Ambiguïté

Ce point part plus d'une appréciation personnelle mais je tenais à le partager. C'est une question de ressenti, donc non-objective.
Prenons un sujet souvent cité dans les articles consacré à l'écriture inclusive : la déclaration des droits de l'homme.
La dénomination est inadmissible pour tout bon défenseur de l'écriture inclusive qui se respecte.
Voyons les alternative

Déclaration des droits naturels
 ou déclaration des droits humains. Cette dénomination me déplaît fortement en ce sens que, comme son nom ne l'indique pas, ces droits ne concernent plus un sujet (l'homme) mais sont qualifiés d'humains. Or les droits ne sont pas humains. Ils concernent l'homme. L'idée n'est pas la même. L'appréciation n'est pas la même. Pour moi en tout cas. On dit "droits humains" comme on dirait "droits importants" ou "droits universels" ou encore "droits clairs et précis". "Humains" n'est qu'un qualificatif. "Homme" est un sujet (neutre et qui englobe tout le genre humain rappelons-le).
A vrai dire, "déclaration des droits des humains" pourrait me satisfaire. Le sujet auquel s'applique ces droits est clairement mentionné. Son importance est rétablie.

Déclaration des droits de l'homme et de la femme
Cette façon d'énoncer la chose est encore plus ambiguë. Outre le fait qu'elle veut insister inutilement sur le fait que les droits de l'homme, mais aussi de la femme sont concernés (je pense que personne n'avait pensé qu'elle excluait les femmes - et ceux qui pensent que la femme n'a aucun droit ne se soucient généralement pas de la déclaration des droits de l'homme de toute façon), outre cela donc, elle introduit un doute sérieux précisément sur ce qu'elle voudrait éclaircir : ces droits sont-ils les mêmes pour les hommes et pour les femmes. Cette forme d'expression n'a pas pour effet de donner les mêmes droits aux femmes qu'aux hommes, mais plutôt de leur en donner des différents car on peut l'interpréter avec beaucoup de logique comme "les droits de l'homme et les droits de la femme". De même qu'on écrirait "les organes reproducteurs de le l'homme et de la femme" où clairement, les deux organes sont différents chez l'un et chez l'autre.

D'autres exemples d'ambiguïté foisonnent sur le web. Je vous invite à consulter ma webographie.

C'est inutilisable tout simplement

Prenons une phrase simple en exemple : "Jules César a envoyé des romains envahir la Gaule."
Dans des circonstances normales, cette phrase est correcte et évident : une armée romaine a envahi la Gaule sur ordre de César. L'information est claire.
Avec l'écriture inclusive, les choses ne sont pas si simples. En effet, pour écrire ma phrase correctement, je dois d'abord savoir si l'armée romaine comptait des femmes.
Si elle n'en comptait pas, ma phrase est correcte. Si oui, je dois alors écrire en pointillé : "romain·e·s". Et ce faisant j'insiste spécifiquement sur le fait qu'il y avait des hommes et des femmes. Or, je n'en sait rien.
Je ne suis pas un spécialiste en la matière. Ma phrase fait peut-être partie d'un texte qui parle de tout autre chose, et le fait qu'il y ait des femmes ou non dans l'armée romaine n'a peut-être aucune importance. Mais pour des raisons purement grammaticales, je devrai néanmoins me renseigner sur le sujet si je veux l'avoir écrit correctement.
Il faudra donc toujours savoir de quoi on parle (ce qui est bien) jusque dans les moindres détails même s'ils ne sont pas pertinents (ce qui est lourd).

Un autre exemple (parmi d'autres) montre que l'écriture inclusive ne tient pas la route dans la pratique. Imaginons une espèce animale, par exemple le cheval. Faut-il dans ce cas utiliser l'écriture inclusive et en parler systématiquement comme étant "les chevaux et les juments" ?
Si oui, il va donc falloir apprendre les noms précis de ces dames jusqu'ici ignorées (paonne hase, chevrette, laie, cochette, daine,...). Les choses se corseront encore lorsqu'on parlera d'un groupe d'animal bien précis, comme par exemple dans la phrase : "Ce pré occupé par des chevaux". Il nous faudra observer les entre-pattes de ces quadrupèdes afin de déceler la présence de juments au risque d'en parler incorrectement.
Ou alors on décide que l'écriture inclusive ne s'applique pas. Dès lors la règle n'est plus logique mais purement idéologique. On aura introduit dans la langue française une règle qui sera féministe par nature, par but, et par utilisation; et qui ne suivra aucune logique. Il s'agira très clairement d'une manipulation politique de la langue française.
(le saviez-vous ? La femelle du lézard est un "lézard femelle" et non une lézarde... de quoi faire bondir les féministes amis des animaux)

Enfin, lorsque l'on met un défenseur de l'écriture inclusive face à des problèmes pratiques, il trouve généralement des façons de contourner le problème. "Vous n'avez qu'à faire comme ceci", "vous n'avez qu'à écrire cela", "voyez, écris de cette façons le problème est résolu". Oui mais! Ces "solutions", bien souvent rallongent inutilement le texte, l'embrouillent, le rendent moins agréable à lire, plus difficile à comprendre et sont bien souvent fort inélégantes.
De plus, la langue est d'abord un outil d'expression. Et j'ose le dire, la langue française est belle. Elle est belle parce que des artistes ont pu l'utiliser simplement et librement, sans dépendre de règles idéologiques inutiles.

Peut-être un peu trop idéologique

 

Le danger de l'écriture inclusive, c'est qu'au fond n'importe quel texte va devenir un texte revendicateur en faveur du féminisme. Chaque phrase insistera - avec ses ceules, ses toustes, ses redondances et ses points médians - sur l'égalité homme-femme. Je n'ai rien contre l'égalité homme-femme, mais je ne veux pas en faire un sujet sous-jacent de chaque texte que j'écris.

Le problème, comme pour beaucoup de sujets d'ailleurs, ce n'est pas l'objet de la discussion en lui-même mais bien la façon dont on le comprend. En effet, d'un point de vue officiel, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin comme on a coutume de le dire. Le masculin est "le genre utilisé par défaut lorsqu’il n’y a pas de sexe ou de nom associé".
( https://fr.babbel.com/fr/magazine/entretien-avec-anne-abeille/)
 Ou pour le dire autrement :
(...)Homme, d'ailleurs, s'emploie tantôt en valeur neutre, quand il signifie l'espèce humaine, tantôt en valeur masculine, quand il désigne le mâle. Confondre les deux relève d'une incompétence qui condamne à l'embrouillamini sur la féminisation du vocabulaire. Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille. De sexe féminin, il lui arrive d'être un mannequin, un tyran ou un génie. Le respect de la personne humaine est-il réservé aux femmes, et celui des droits de l'homme aux hommes ? Absurde ! Ces féminins et masculins sont purement grammaticaux, nullement sexuels.
(
(http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2007-01-25/le-sexe-des-mots/924/0/92121)

"Purement grammaticaux, nullement sexuels". Les partisans de l'écriture inclusive trouvent donc des problèmes là où il n'y en a pas.

Rassurons-nous pourtant. Cette nouveauté tombera probablement aux oubliettes (là où est sa place) et ne devrait plus menacer la langue française bien longtemps. L'académie française s'est d'ailleurs prononcée sur le sujet de façon très claire : http://www.academie-francaise.fr/actualites/declaration-de-lacademie-francaise-sur-lecriture-dite-inclusive


Plus haut, j'ai parlé du problème de la déclaration des droits de l'homme. Et au fond, l'exemple peut être utilisé dans ce chapitre également car le problème idéologique est évident.
En voulant remplacer "la déclaration des droits de l'homme" par "la déclaration des droits humains", on a - pour les raisons évoquées plus haut - sacrifié le sens et la clarté à l'idéologie.
Or, si la langue est une arme très forte que l'on peut utiliser pour des raisons idéologique, ce n'est pas ce qu'elle est de nature. Sa nature est d'être un moyen d'expression.
On peut l'utiliser pour des raisons idéologiques, mais elle ne doit pas être faite pour ça. Pas que.

Personne n'est obligé de l'utiliser.

 

Ah vraiment ? Dans un premier temps, on ne sera probablement obligé que de le lire (puisque les partisans l'utilisent d'ors-et-déjà, se mettant de facto en porte-à-faux avec les règles d'orthographe conventionnelle, établies et officielles).
Mais sachant qu'aujourd'hui déjà (depuis 2017 en réalité), au moins un éditeur français a prit l'initiative d'imprimer un manuel scolaire en utilisant l'écriture inclusive, on est en droit de considérer qu'on cherche à l'imposer.
En passant, je rappelle que pour l'instant, toutes ces règles de l'écriture inclusive sont très loin d'être uniformisées et standardisées. Ses partisans l'utilisent chacun à sa sauce et à sa préférence ce qui donne un effet global très brouillon et assez chaotique. Est-ce vraiment un contexte approprié pour l'utiliser dans un manuel scolaire ?

Enfin, si dans quelques années l'écriture inclusive est adoptée, on peut se demander quelles seront les réactions envers ceux qui ne la pratiquent pas. Seront-ils qualifiés de "réacs", de misogynes ?


Donc tout est à jeter ?


Pas forcément. Une nouveauté de l'écriture inclusive laisse une place à la logique ainsi qu'à la faisabilité. Il s'agit de la féminisation des fonctions, titres, métiers.
En effet, rien n'empêcherait de parler d'une pompière, d'une autrice (je préfère personnellement "auteure" mais soit), d'une cheffe. C'est même plutôt logique en réalité.
Et ça fonctionne... pour autant que le sujet soit au singulier, ou qu'il soit constitué d'un groupe exclusivement féminin.
Dans le cas où l'on parle d'un groupe d'hommes et de femmes, il faudra soit continuer à utiliser le masculin neutre, soit se rabattre sur les redondances, les points médians et les phrases à rallonge avec tous les inconvénients pré-cités.
Un bon compromis donc passe par un enrichissement de notre vocabulaire au profit d'une féminisation des noms à forme exclusivement masculine, sans pour autant modifier la règle du masculin-neutre qui prévaut dès lors qu'on parle d'un groupe mixte.

En conclusion


L'écriture inclusive, dans sa présentation la plus extrême, est inutile et inutilisable. La conséquence de son utilisation alourdira inutilement les écrits et en compliquera l'écriture et la lecture.
Bref! en théorie elle est inutile. Dans la pratique elle est néfaste.
En revanche, une utilisation modérée, logique et réfléchie peut être envisagée et contribuer à la richesse de la langue française.
Dans son idéologie, l'écriture inclusive semble avoir tout faux. Je vois mal comment elle contribuera à améliorer le statut de la femme dans la société. L'expérience d'autres pays montre que le statut de la femme ne dépend pas d'une écriture genrée, inclusive ou épicène. Je pense que si l'on veut améliorer l'image de la femme dans la société, il y a d'autres combats plus importants à mener.


Webographie :

POUR
https://www.ecriture-inclusive.fr/
https://www.sudouest.fr/2017/10/12/qu-est-ce-que-l-ecriture-inclusive-et-pourquoi-pose-t-elle-probleme-3856018-4699.php
https://www.motscles.net/ecriture-inclusive/
http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/tag/%C3%A9criture+inclusive


CONTRE
https://www.contrepoints.org/2018/01/15/307405-suis-contre-lecriture-inclusive
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2007-01-25/le-sexe-des-mots/924/0/92121
http://www.academie-francaise.fr/actualites/declaration-de-lacademie-francaise-sur-lecriture-dite-inclusive
https://www.causeur.fr/ecriture-inclusive-feminisme-ideologie-francais-149732
https://www.causeur.fr/ecriture-inclusive-orthographe-ecole-hatier-147170


NEUTRE
https://fr.babbel.com/fr/magazine/entretien-avec-anne-abeille/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Langage_épicène
https://www.youtube.com/watch?v=Aq2XboD-q_U

https://www.huffingtonpost.fr/2017/09/25/hatier-publie-le-premier-manuel-scolaire-en-ecriture-inclusive_a_23222113/